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Écrit-on comme on peint ?

​Des artistes mobiles et lumineux

Si l'écriture était une peinture, à quoi ressemblerait-elle ? 

Quelles seraient ses couleurs, ses lumières ; que raconterait-elle de l’intimité ; quels paysages, quels voyages décrirait-elle ? Quelles émotions livrerait-elle ?

Répondre à de telles questions formerait un beau défi, mais nous pensons qu'écrire permet de s’adapter aux aspirations du mouvement impressionniste et s’invente en couleurs.

Observer un tableau incite au voyage et s’illustre d’émotions, de sons et de mots. Le spectateur, comme le lecteur, s’imprégnant du style, du relief, du fond et de la forme, se laisse transporter dans une palette de sensations chatoyantes.

C’est dans ce rapport émotionnel et sensoriel à la couleur – à la manière des synesthètes* – que nous vous proposons d’écrire votre propre toile en vous inspirant de ce que les tableaux racontent.

 

Synesthésie : chez certain.e.s, phénomène d’association systématique entre des perceptions provenant de sens différents (par exemple : la musique ou les mots évoquent des couleurs ou des odeurs particulières). Dans certains de nos ateliers, les associations sensorielles entre la couleur et le son seront recherchées.

Notre palette normande

Qu’on y vive ou qu’on y passe, qu’on la respire ou qu’on la pense, la Normandie éveille les sens. Réels ou imagés, ils nous transportent au-delà de nous, à la rencontre de territoires et de traces que les impressionnistes nous ont laissées. En confiant nos normandes itinérances, ce sont ces empreintes que nous partageons avec vous.

"La Normandie ? Mais depuis que je porte des couettes, elle fait partie de moi!  Ses galets, ses falaises, les promenades sur ses plages immenses avec le vent qui fouette le visage, ses baignades revigorantes, son échantillon de couleurs éblouissantes, de paysages si divers, ses galettes au beurre (salé), ses hortensias, ses vaches, ses prés et ses fromages ont bercé toute mon enfance et m'ont toujours apportés réconfort et douceur de vivre. Aujourd'hui, au milieu de ma vie, j'ai décidé d'y vivre, loin du vacarme de mon Paris natal afin de m'émerveiller et de m'y ressourcer chaque jour." Esther

"Je crois que quand je pense à la mer, je pense toujours à la Manche en fait, et à sa couleur si particulièrement profonde que le ciel enluminait dans des déclinaisons secrètes au gré de la journée. J'adorais m'assoir en bord d'eau et regarder, admirative et impressionnée, mon père nager loin, si loin. C’est là, dans cette eau bleu sombre, que j’ai vraiment appris à nager. Et c’est en regardant les mouvements cadencés de cette étendue marine normande que j’ai pu bercer et nourrir mon imagination fertile sans limite." Nora

"Ma Normandie est une mosaïque. Îlots sur terre ferme, réunis en même spiritualité, en même compromis. À l'intérieur : de vastes promenades en voiture à travers une nature préservée, et un impressionnant défilé de villages et communes ; une douceur de vivre à l'horizon, sans doute rigoureuse à l'année mais aucunement austère. À l'extérieur, les côtes craquelées de la Manche, balnéaires mais tourmentées : on n'oublie jamais Étretat..." Bruno

"La Normandie m’évoque incontestablement le voyage. Voyage parce que c’est une région que j’ai traversée enfant avec mes parents pendant les rares vacances hors des sentiers connus. Voyage encore, lorsqu’une sortie scolaire me fait découvrir Giverny et l’impressionnisme de Monet. Voyage dans le temps, par un attachement familial ancestral à Lisieux. Voyage toujours avec les Normands, ces hommes venus d’ailleurs et qui ont posé leurs amarres dans cette région. L’attachement à la région Normandie a sans doute commencé ici… poser ses bagages pour mieux repartir, rêver d’ailleurs et qui sait ? Écrire…" Hélie B.

"Ma Normandie commença par des projections, des symboles : le Mont Saint-Michel accessible au gré des marées, la Côte de Nacre évoquant le lent et merveilleux travail de la Nature, l’or du soir qui tombe d’Hugo, et les coquelicots de Monet qui côtoyaient les danseuses de Degas sur les murs de ma chambre. Plus tard, j’appris le débarquement, prémices de la Libération. Puis ce fut le Calva, partagé en belle compagnie, et le camembert rôti aux doux effluves de thym. Et un jour, Étretat : face aux éléments, vertigineuse sensation ! Le vent y murmure les noms de Maupassant, Flaubert, Maurice Leblanc..." Valérie B.

"Je me souviens d’un ciel violet d’hiver secoué d’éclairs à Étretat et de l’impression radicale de vitalité expérimentée à travers ce spectacle total, grandiose ; ainsi que des plages infinies de l’enfance aux lumières douces et scintillantes.

Le simple mot « bocage » fait renaître en moi l’une des plus fascinantes héroïnes de la littérature, l’intense Emma Bovary. Aujourd’hui, la Normande d’origine Annie Ernaux poursuit l’entreprise d’auscultation du réel de Flaubert.

Enfin, j’ai repeint les murs de ma cuisine du même jaune qui m’avait marquée dans la salle à manger de Claude Monet à Giverny !" Valérie S.

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